Un souffle de liberté. Une révélation. Quand Philippe entend les Stones, les Beatles, le rock des années 60, la musique prend possession de son corps. Le sang de ses veines en ébullition, ses muscles vibrent au rythme des rifs de guitares, des batteries et des basses. Il ne peut empêcher ni ses bras ni ses jambes de bouger. Il ne peut s’empêcher de danser.
Sa nouvelle passion le pousse au cœur du quartier parisien de Saint-Germain-des-Près. Porté par une envie dévorante, il côtoie les Caveaux de jazz, autrefois fief de Boris Vian. Là, il se lie d’amitié avec les meilleurs danseurs rock de la génération. Auprès d’eux, il prend des cours. Fou d’admiration pour leurs techniques, il alimente un rêve secret :
" Je veux danser comme eux."
Alors Philippe s’entraîne. Tous les jours. Partout. Dès qu’il a quelques minutes, il enclenche son tourne-disque et répète des pas de plus en plus élaborés. Son professeur, Jano Mery, une sommité dans le milieu et immense champion, est impressionné par la ténacité, les compétences et la rapidité d’apprentissage de son élève. Jano constate avec bonheur la motivation inébranlable, qui vient des tripes, de Philippe. Il lui propose alors de devenir son assistant. Philippe est aux anges. Il y a quelques temps seulement, il était pensionnaire d’une stricte école religieuse. Aujourd’hui, il est reconnu suffisamment bon danseur pour prodiguer quelques cours.